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Les scribouilles

écriture (notes, roman, nouvelles, textes...) lecture et curiosités en partage

COMPTE A REBOURS (4ème partie)

Josselin avait composé le numéro de téléphone de Hildebrand Services sur les touches de son Nokia en espérant retomber sur le fameux Ahmed, seul Vendredi valable pour le Robinson qu'il était, isolé dans cette cabine avec cinq inconnus.


Dieu merci, une petite plaque métallique, vissée juste sous l'alarme,  comportait les coordonnées de l'entreprise et il ne se séparait jamais de son portable.  Son interlocuteur ne tarda pas à lui répondre et à lui signaler que « oui, son appel avait bien été pris en compte, oui, une équipe de dépannage se dirigeait actuellement vers la Tour Empereur, qu'il faudrait encore patienter un moment avant de sortir de la cabine et que s'il souhaitait laisser les coordonnés de son téléphone portable, on pourrait le tenir informer de déroulement des opérations et de sa prompte libération ». La liaison était assez mauvaise, le réseau avait bien du mal à franchir la barrière des murs d'acier et de verre de la Tour et à pénétrer jusqu'à la cabine d'ascenseur.

Un concert de soupirs de soulagement accueillis les paroles que Josselin s'empressa de répéter à ses compagnons. Mathilde lui sourit, un peu honteuse de l'avoir mal jugé tout à l'heure sous le coup de l'énervement.

Finalement, cette mésaventure allait prendre vite fin et tout allait rentrer dans l'ordre.

Il n'y avait plus qu'à patienter jusqu'au dénouement. Oui, être patient et supporter chaque seconde passée ici, enfermés, ces secondes qui semblaient se métamorphoser en minutes. Le temps s'étirait à n'en plus finir.


L'homme à l'attaché-case repris la contemplation du bout de ses chaussures, tête baissée, la main toujours crispée sur la poignée. Josselin pouvait voir la calvitie qui lui découpait une tonsure de moine au sommet du crâne. Il se tenait raide dans son loden vert usé aux coudes, les épaules légèrement voûtées. Les pavillons de ses oreilles d'où sortaient des touffes de poils étaient cramoisis. Il semblait prêt à s'effacer de lui-même, gêné par sa propre existence, portant dans tout son être une frustration et un mal-être qui semblait hurler par tous ses pores : « Qu'est ce que je fais ici ? A quoi je sers ? » .


Par pitié, Lucie, si je deviens comme lui, abats moi ! Josselin ne pu s'empêcher de réprimer cette pensée fort peu délicate, ni de l'accompagner d'une moue qui n'échappa pas à Mathilde. Le plus discrètement possible, elle se retint de pouffer de rire en se mordant la lèvre inférieure.

Dans le fond de la cabine Paul continuait à serrer Cécile contre lui, s'abandonnant à la douce chaleur de sa maîtresse, humant avec délectation les effluves de son parfum qui avait le don de lui tourner les sens.

Quant à Brian, celui-ci avait pris le parti de demeurer dans son état autistique, véritable emmuré vivant entre les écouteurs de son lecteur MP3.  Aucune raison qu'il s'intéresse un tant soit peu à ces personnes dont il n'avait que faire.


Attendre, attendre, toujours et encore, quelque part entre deux étages de la Tour Empereur...




 « Monsieur le Commissaire, je sais que ma demande va vous sembler étrange, mais je vous assure qu'il faut que vous acceptiez ! » Le Lieutenant de Police Stéphane Plissier se tenait debout devant le Commissaire, ne sachant trop comment lui annoncer qu'il ne se basait que sur une intuition et quelques détails comme un hoax et un bout de papier. Lui-même tournait ces informations dans son esprit et s'avouait qu'elles apparaissaient improbables, dénuées de sérieux, à la limite du grotesque. Mais pouvait-on jouer avec le doute, pire, avec des vies alors que lui sentait que tout cela était bien réel ?


- « S'il s'agit de me demander du temps pour me rendre votre rapport, Plissier, vous pouvez retourner à votre place. J'exige de le voir déposer par vous-même sous 24 heures, sur ce bureau. »

Le Commissaire se carra dans son fauteuil et commença à tapoter l'accoudoir en cuir du siège, passablement énervé.

« Une semaine que je l'attends, comme à l'accoutumée ! J'en ai saqué pour moins que cela! Vous me fatiguez, Plissier»

- Oui, Monsieur, j'en suis conscient, mais, ce n'est pas pour cela que je viens vous voir...

- Pardon, Plissier ? Le Commissaire manqua de s'étouffer.

- Monsieur, donnez-moi l'autorisation d'aller faire une inspection à la Tour Empereur avec quelques hommes.

- Allons donc, quelle mouche vous a piqué ? Si être dans les  bureaux vous pèse autant, je peux vous certifier que sous peu, vous serez sur le terrain. Quand vous m'aurez remis votre rapport par exemple. En trois exemplaires.

- Monsieur, ce n'est pas de cela qu'il s'agit, il faut absolument que nous inspections cette satanée tour et le plus vite possible ! »

Plissier avait élevé la voix tout en posant les mains à plat sur le plateau du bureau du Commissaire, tout le haut du corps penché vers son supérieur.

Conscient qu'il outrepassait ses prérogatives, il se recula, passa nerveusement une main dans ses cheveux noirs de jais et contracta les mâchoires.

Bon Dieu, tu vas m'écouter ?


Le Commissaire le scrutait, le menton posé dans ses mains jointes. Il était habitué à gérer Plissier et son caractère parfois un peu trop excessif. Son impétuosité l'avait déjà desservi dans le passé et le desservirai encore, lui ayant déjà occasionné des avertissements cinglants. Il ne serait pas toujours là pour détendre la situation et arrondir les angles, d'ailleurs il lui avait déjà sauvé la mise en lui évitant in extremis plusieurs mises à pied. En effet, à sa plus grande défaveur, lorsque Plissier flairait un indice qui s'annonçait prometteur, il avait une fâcheuse tendance à foncer dans le tas et pas toujours de façon très diplomatique ce qui n'était pas sans occasionner quelques remous.

Mais une chose était sûre, le Lieutenant était sans conteste le meilleur homme qu'il ait eu sous ses ordres pendant toute sa carrière et il ne se trompait jamais sur la valeur de ces collaborateurs.



- « Je vous écoute, Plissier ... » Le Commissaire lui fit signe de s'asseoir  dans l'un des fauteuils réservés aux visiteurs de l'autre côté du bureau. Plissier s'installa dans le siège le plus en face de son interlocuteur afin d'être sûr de capter au maximum son intérêt, éminemment soulagé que son supérieur condescende à lui prêter une oreille qu'il espérait la plus attentive possible.

Il lui narra tout depuis le début, le hoax qui les taraudaient depuis une semaine, la feuille qu'il avait trouvé pliée en quatre au pied de son bureau, sans oublier son intuition qui l'alertait de ne pas passer à côté de faits dont la réalité était probables étant donné l'état d'extrême tension que traversait le Monde avec la menace terroriste de plus en plus présente et pesante. Enfin, il lui rappela qu'en tant que Commissaire officiant dans les services de la DST, il n'était pas sans savoir que s'il se devait  d'être prudent avec les informations et les renseignements qui lui parvenaient, il ne pouvait pas se permettre de passer à côté de faits importants sans les vérifier... surtout pas quand des vies humaines pouvaient potentiellement se retrouver en jeu.


Le Commissaire n'avait pas bronché pendant ses explications, se contentant de hocher la tête tout en fixant son pot à crayons aux stylos dépareillés, en quête de capuchons pour la plupart.

Quand  Plissier acheva son récit, le Commissaire leva le regard vers son Lieutenant et articula doucement :

«  Vous vous payez ma tête, Plissier ? Qu'est ce que c'est que ces conneries ? Un hoax, un morceau de papier et vous en déduisez que la Tour Empereur va être victime d'un attentat ? L'air confiné du bureau vous a tourné les neurones, ou quoi ? Vous m'aviez habitué à mieux, vraiment ! »


Plissier senti ses muscles se raidirent. Il supportait très mal de ne pas pouvoir faire passer son message alors que lui percevait si intensément l'importance vitale qu'il revêtait. Et il supportait encore moins de passer pour un imbécile. Encore une parole désagréable et il sentait qu'il allait exploser.


-     Hors de question que je vous donne l'autorisation de vous balader avec des hommes du service. Vous irez visiter la Tour un autre jour.

-          Mais, Monsieur ! s'écria Le Lieutenant. Je vous assure que...

-          Non, cette conversation a assez duré, du vent, Plissier ! Je vous conseille non, mieux, je vous ordonne d'oublier tout cela ! Rentrez chez vous ! Je ne veux plus vous voir dans les bureaux pour ce soir.


Le Lieutenant se leva, abasourdi, le visage défait.  Il allait passer le pas de la porte quand il entendit une voix désabusée :


-          Et n'oubliez pas, votre rapport sous 24 heures. Prenez-le comme une dernière demande avant sanction, Plissier ! »


Cours toujours !

Plissier regagna sa place, absolument furieux.

Furieux contre lui-même et tout aussi furieux contre son supérieur.

Après tout, il était près de 19H15, il ne lui restait plus que 45 minutes à passer dans les bureaux, une quarantaine de longues minutes à ressasser ce camouflet.

Il entreprit de ranger ses tiroirs mais son esprit était ailleurs, dans la Tour qu'il percevait comme menaçante, silhouette sombre visible au travers de la vitre située juste en face de lui.

Avec un profond soupir, il se dirigea vers les toilettes hommes sur le palier.

La pièce carrelée de blanc était fraîche et déserte et il se sentit tout de suite un peu calmé. Il ouvrit le robinet du lavabo et, plaçant ses mains en conque sous le filet d'eau froide, il entreprit de s'asperger le visage. Il frissonna légèrement au contact du liquide puis se saisissant de plusieurs serviettes en papier, il s'essuya méticuleusement.

Je deviens fou dans cette taule !

Plissier croisa son regard dans le miroir mural et ce qu'il vit lui déplu.

Ses yeux bleus, couleur glacier comme aimait à dire Marie, affichait une tristesse teintée de lassitude. Sa bouche marquait un pli amer, pure expression de l'amertume de celui qui se sent de plus en plus désabusé. Il n'était pas vieux, à peine 37 ans, mais il en avait assez vu et assez vécu pour ne pas se laisser marcher sur les pieds.

Sorti major de sa promotion à l'Ecole Nationale Supérieure des Officiers de Police, il était entré à la D.S.T. depuis une douzaine d'années en tant que Lieutenant. Il avait appris son métier ici, dans ce service, sans cesse sur la brèche, cumulant jour après jour et nuit après nuit, les planques fastidieuses, les enquêtes, les arrestations musclées, les missions plus ou moins périlleuses. Il savait pertinemment que ses prises à parties et son caractère entier lui avaient freiné nombre d'opportunités de promotion vers les postes de commandant ou de capitaine. La hiérarchie, bien que reconnaissante de ses états de service - il était un excellent flic et c'était une évidence pour tous - refusait de cautionner un caractère un peu trop réactif par un avancement qui, bien que mille fois mérité, risquerait d'encourager son impatience pathologique.

Plissier avait un réel problème avec la hiérarchie et les procédures. Après toutes ces années de service, il ne parvenait toujours pas à accepter la paperasse administrative, encore moins à respecter les pesants protocoles hiérarchiques, tout ce qu'il considérait comme une perte de temps.

A quoi bon suivre les tortueux chemins administratifs qui ne faisaient qu'alourdir une machinerie judiciaire déjà tellement sclérosée ?

Bref, il excellait sur le terrain mais pour le comportement et la discipline, il était largement recalé.  Zéro pointé !

C'était le « cas Plissier » dans toute sa splendeur en somme.

Malgré tout,  il aimait ce métier de passionnés au service de la sécurité des citoyens et de la Nation, cette vie palpitante en perpétuel mouvement... il avait juste du mal à se couler dans le moule.


Lorsqu'il regagna son bureau, sa décision était arrêtée.

Passer quelques appels téléphoniques pour vérifier que tout se déroulait pour le mieux dans la Tour ne serait pas vraiment désobéir aux ordres de son supérieur, juste une précaution que lui dictait sa conscience professionnelle. Et puis, il n'était pas obligé de claironner tous ses actes dans le service.

Il fit une rapide recherche sur internet pour y glaner les coordonnées téléphoniques de la Tour. La luxueuse page web offrait une visite virtuelle de l'édifice accompagnée par un panoramique à 360° des plus raffinés. La navigabilité du site était excellente, toute l'architecture HTML transpirait la plus complète des réflexions pour en mettre plein la vue. La Tour était riche, elle abritait des sociétés pour la plupart prestigieuses et elle entendait bien que cela se sache par le biais de sa communication.

Un monde parfait pour des dirigeants chouchoutés... ce n'est pas demain la veille que la D.S.T. établira ses locaux dans ce type de lieu... Plissier n'était pas homme à être spécialement sensible au tape à l'œil mais il devait reconnaître que les images qui s'offraient à ses yeux en jetaient un maximum. De même la petite musique qui accompagnait la navigation dans les pages était parfaitement en accord avec la stratégie de l'image de la Tour. Quelque chose de classique, rassurant mais magistral et imposant... pas loin du Destin, la 5éme Symphonie de Beethoven...

Il cala le combiné du téléphone entre son oreille et son épaule et composa sur le clavier le numéro d'appel du standard de la Tour Empereur tout en jetant des coups d'oeils furtifs vers ses collègues. Dieu merci, ceux-ci étaient trop absorbés par leurs dossiers ou leurs conversations pour lui prêter attention.

La communication mit du temps pour s'établir, les lignes téléphoniques de la D.S.T. étant hyper sécurisées, Plissier commençait à tambouriner nerveusement avec ses doigts sur le rebord du bureau.

-          « Tour Empereur, bonsoir ! Muriel à votre service. Que puis-je pour vous être agréable ?

Il appréciait modérément ce genre de voix obséquieuse, trop polie et élégante pour être sincère mais qui était le lot de toutes les hôtesses d'accueil. 

-          Bonsoir, j'aimerais joindre le responsable de votre poste de sécurité, s'il vous plait. Vite !

-          Oui, Monsieur. Pouvez-vous me communiquer votre nom et le sujet de votre appel ?

-          Je suis Stéphane Plissier, Lieutenant de Police à la D.S.T. C'est urgent, Mademoiselle !

A l'autre bout du combiné, seul le silence lui répondit si bien qu'il crut l'espace d'un instant que son interlocutrice ne l'avait pas pris au sérieux et lui avait raccroché au nez.

- Pardon ? Vous êtes qui et c'est pour quoi ?

Seigneur ! Elle devait être blonde et si elle ne l'était pas, c'était son cerveau qui l'était !

-          Mademoiselle, je suis de la D.S.T. et j'ai absolument besoin d'entrer en contact avec le poste de sécurité maintenant !

Un nouveau silence lui répondit puis :

-          Je vous mets en contact de suite, veuillez patienter !

Un déclic puis il fut placé en attente avec la 5ème symphonie de Beethoven pour seule compagne. Plissier consulta sa montre, le temps semblait monstrueusement se ralentir, bien trop à son goût. Il craignait que le Commissaire débarque dans le bureau ou que son appel s'éternisant trop, il se fasse remarquer par un collègue.


-          « Poste de sécurité, j'écoute ? »


Le Lieutenant, soulagé, reconnu la voix qui lui répondit à l'autre bout du téléphone. Il connaissait son interlocuteur - une vraie chance dans cette situation atypique - pour l'avoir déjà rencontré à plusieurs reprises lors de réunions organisées par la D.S.T. sur les risques encourus par les édifices très fréquentés et la surveillance renforcée qui devait être mise en place.  Responsable de la sécurité et de l'intégrité de la Tour Empereur,  l'homme avec lequel il conversait ne manquerait pas d'être sensible à ses arguments. Il jugea plus prudent de ne pas s'étendre sur les éléments qu'ils avaient en main pour appuyer ses dires et il se borna à évoquer l'éventualité d'une menace qui pourrait peser sur la Tour.

Bien que son interlocuteur tenta de le rassurer sur la situation qu'il jugeait bien en main, grâce au judicieux travail entreprit avec le concours de la D.S.T., Plissier continuait à se sentir mal à l'aise.


-          « Matériellement, tout fonctionne normalement ? » Il cherchait un élément auquel se raccrocher, tout ce qui pourrait lui passer par la tête afin de vérifier si son intuition de danger imminent continuait à le tarauder.

-          Oui, Lieutenant, tout fonctionne... mis à part un de nos ascenseurs qui est actuellement en panne. L'équipe de réparation est en route, elle ne devrait pas tarder à arriver. C'est banal dans une Tour comme la notre. Sinon, l'ensemble des locaux techniques est inspecté très régulièrement, les consignes de surveillances sont suivies au pied de la lettre.

-          Pardon ?

-          Je disais que les consignes sont suivies...

-          Attendez, que disiez-vous au sujet d'un ascenseur ?

-          Rien de bien particulier, une panne banale. Sur les 27 ascenseurs que comptent la Tour et le taux de fréquentation, c'est somme toute logique que le matériel subisse des avaries.


Plissier demeura muet et pensif. Il n'aimait pas ce qu'il entendait mais il ne désirait pas faire trop de bruit au cas où ce ne soit en effet qu'une panne ordinaire.


-          Lieutenant ? Vous êtes toujours là ?

-          Oui... rappelez-moi quand tout sera rentré dans l'ordre.

-          Heu... ce n'est qu'une réparation ordinaire... vous croyez vraiment que...

-          Rappelez-moi ! » Le ton du Lieutenant était ferme et sans appel.


Plissier raccrocha le combiné et demeura un instant immobile, assis devant son bureau. Il se sentait oppressé. Pour se donner une contenance et s'occuper, il commença à farfouiller dans la pile de dossiers en souffrance posés devant lui. Rapports, notes d'informations... les mots dansaient dans son esprit qui ne parvenait pas à se fixer sur quoi que soit plus d'une poignée de secondes.


De deux choses l'une, soit il en avait pour un moment à patienter jusqu'à la résolution de la panne de l'ascenseur soit le téléphone allait sonner sous peu et là, il pouvait se préparer au pire.

Une autre situation découlerait de la suite des événements.

S'il n'y avait qu'une banale panne, il rentrerait chez lui.

Dossier clos. Point barre.  

S'il y avait en effet quelque chose qui ne tournait pas rond, il n'aurait pas d'autre alternative que de s'en remettre à son supérieur. Ce qui signifiait qu'il devrait admettre avoir désobéi une nouvelle fois aux ordres.

Et ça, ça ferait un effet désastreux pour son dossier...il n'avait pas besoin de se voir coller un nouvel avertissement pour insubordination. Il avait tant tiré sur la corde ces derniers temps que même le Commissaire aurait le plus grand mal à accepter de passer l'éponge. Et il préférait ne pas penser au reste de la hiérarchie qui l'avait dans le collimateur et ne manquerait pas de lui tomber dessus ne serait-ce que pour l'exemple.


La loi de l'emmerdement maximal...songea-t-il tout en passant une main sur sa nuque. Il sursauta au contact de la sueur glacée qui recouvrait son épiderme d'une fine et désagréable couche humide.

Le satané petit papier, froissé, était toujours posé sur son bureau, semblant prendre un malin plaisir à le narguer. Il jugea plus prudent de le glisser dans une pochette plastifiée, savait-on jamais ce qu'on pourrait en tirer si les événements prenaient une mauvaise tournure ? Il le relut attentivement, captivé par ces quelques mots qui pouvaient s'avérer si lourd de conséquences. Comment ce papier était-il arrivé jusqu'à lui ? Qui avait bien pu le déposer ici, sans se faire remarquer, au beau milieu d'un service de la D.S.T. ? Et surtout, pourquoi avait-il été posé sur son bureau ? Pourquoi était-il libellé à son intention ?


Son regard se focalisa sur le combiné du téléphone, toujours muet.

Ne sonne pas, par pitié !

 

A SUIVRE .....

 

 

 

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S
Compte à rebours..... j'suis en retard mais dès que j'ai un peu de temps... je poursuis cette aventure !!!!!!<br /> <br /> Elle est vraiment très agréable à lire ton histoire !!!!!
S
<br /> MDR, il y en a pour un moment, j'ai 148 pages écrites et ce n'est pas fini...<br /> <br /> <br />
V
Tu es très prolixe et c'est agréable à lire<br /> tu pourrais écrire des romans....<br /> bises
S
<br /> merci, ça me fait plaisir si quelqu'un passe un bon moment à me lire!<br /> bises!!<br /> <br /> <br />